L'Âme Noire
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3 participants
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Mephibaal
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Mephibaal


Nombre de messages : 10
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Date d'inscription : 04/07/2007

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MessageSujet: Passage.   Passage. Icon_minitimeLun 25 Fév - 22:50

C'est un texte qui n'est pas forcément à situer dans le monde Wow, mais ce n'est pas exclus. C'est de la fantasy quoi Wink. Dites moi ce que vous en pensez et n'hésitez pas à être durs, c'est aussi ça qui m'intéresse pour pouvoir progresser.




Tourne, tourne la braise rouge dans le vent
Sous les étoiles, brûlent tes craintes, flamboient ton âme.
Gronde, gronde la force qui en toi descend
Enfant, bien au delà des cieux rends toi sans armes.

Vole, vole la braise noire dans ton coeur
Au dessus des étoiles, le vide de l’épreuve
Tremble, tremble en toi le socle de toute peur
Enfant de Kuuru, oublie les cris de ta veuve

Pour la tribu, le clan chéri de tes pères
Préserve ton esprit, prouve nous ta valeur.
Aux froides ténèbres, où s’effacent tes repères,
Survis, pour qu’un nouveau jour se lève avant l’heure

Reviens Homme avec le soleil
Ou reste ombre parmi les ombres.



Le regard perdu dans le flou des flammes qui s’élevaient devant lui,
Giren laissait s’embrumer son esprit tandis que dans la nuit s’élevait
le chant rituel de la tribu des Kuuru. Entièrement nu, debout au milieu
des membres du clan, exposé à la chaleur du feu, les bras étendus en
croix, il accueillait les paroles psalmodiées par les anciens avec
toute la disponibilité d’esprit que lui permettait son jeune âge. Du
moins était il jeune aux yeux des siens; Il avait déjà connu trente
printemps mais ce n’était que maintenant que le conseil des Kuuru
l’avait jugé digne d’affronter la Nuit et d’en ressortir homme. Ce
n’était pas pour lui une honte d’avoir attendu si longtemps pour passer
l’épreuve. Les anciens du conseil décidaient de l’heure et ils ne se
trompaient jamais.
Le cercle qu’ils formaient à présent autour du feu et de Giren sembla
s’écarter pour libérer le passage à une grande silhouette aux formes
indistinctes qui s’avançait lentement vers lui. A travers les
ondulations du feu et les rideaux de fumées elle lui apparaissait comme
insubstantielle, et s’il n’avait su qu’il s’agissait du Grand Kuuru,
leur chef, il aurait certainement pu voir en lui une créature d’un
autre monde. De là ou il était, malgré l’odeur forte de charbon de bois
et de fumée, Giren pouvait sentir les essences dont était enduit le
Grand Kuuru. Il sentait l’homme, mais aussi la bête, la terre, comme un
terreau frais, la poussière comme avant une averse; il sentait les
fleurs, celles des champs, mais aussi celles fanées depuis des jours.
Il ne sentait ni bon ni mauvais, il était tout cela à la fois et Giren
ne pu que s’émerveiller de la plénitude qu’il ressentait, plongé dans
une transe olfactive aussi intense.
Les voix des anciens lui semblèrent soudainement beaucoup plus fortes.
Les mots s’impétrèrent en lui en même temps que l’air qu’il respirait,
se mêlèrent aux sensations qu’il ressentait déjà, pour n’en former plus
qu’une seule, réunissant à la fois son odorat et son ouïe. Totalement
perdu par ses sens, il faillit oublier pourquoi il était là: survivre
au monde onirique de la Nuit dans lequel allaient l’envoyer les anciens
et le Grand Kuuru et revenir au matin enfin homme. L’épreuve était
réelle et il le savait, ce n’était pas qu’une simple tradition. Peu
nombreux étaient ceux qui échouaient, mais c’était déjà arrivé et il ne
voulait pas être de ceux qui restaient aux ténèbres pour l’éternité.
Il n’avait pas vu le Grand Kuuru traverser la distance les séparant,
mais il n’était pas en état de réagir à quoi que ce soit de toute
façon. Il sentit plus qu’il ne vit le chef de la tribu emmitouflé dans
ses habits cérémoniels le saisir aux épaules et plonger son regard
pénétrant dans ses yeux.

Reviens Homme avec le soleil
Ou reste ombre parmi les ombres.





Une corneille cria en haut d’une branche avant de s’envoler
précipitamment vers Giren, qui la chassa d’un geste rageur du bras.
Tournant sur lui même, il ne reconnut pas le paysage dans lequel il
était, une vaste plaine caillouteuse où rien ne poussait à l’exception
d’un arbre immense, sans feuilles, à quelques pas de là. Giren prit le
temps de s’observer et pu constater qu’il était entièrement vêtu des
habits de guerre de la tribu, qu’il portait le heaume argenté des Kuuru
et qu’une fronde battait à ses côtés.
“Bon et maintenant je suis censé faire quoi?”
La lumière brillante de la lune éclairait la plaine à l’infini; non,
vraiment il ne savait pas ou il était. Les croassements de la corneille
retentirent à nouveau et Giren lui apporta son attention: elle
s’envolait vers les plus hautes branches de l’arbre, qui semblait ne
pas avoir de fin lui non plus.
“Alors c’est ça? Une fronde des cailloux et une corneille?”
Pas trop sûr de lui Giren ramassa une pierre qu’il passa dans l’encoche
de sa fronde et visa du mieux qu’il le put, mais son jet manquait de
force et il ne parvint pas à atteindre l’oiseau qui continuait de
s’élever. Si il avait bien une certitude concernant l’épreuve c’est
qu’il fallait la provoquer soi même, les anciens avaient étés très
clairs. Attendre, rester passif, provoquerait sa mort. Il remplit ses
poches de cailloux et commença l’ascension du grand arbre. Pour
l’instant il ne voyait pas d’autre moyen de “prouver sa valeur” que de
tuer la corneille. Plusieurs fois durant la montée il s’immobilisa sur
une branche pour tenter d’atteindre le volatile mais il manqua son coup
à chaque fois.
Il perdit le fil du temps. Il avait de moins en moins de munitions et
la corneille semblait toujours aussi désespérément inaccessible. En
jetant un regard en bas Giren vit que seules les ombres le précédaient,
le sol avait disparu de son champ de vision. Tirant sur tous ses
muscles et monopolisant toute sa volonté il accéléra l’allure de sa
montée pour se rapprocher de l’oiseau le plus possible. Ses mains
agrippèrent une branche juste au dessus de lui et il se hissa. En
posant ses pieds sur la branche elle émit un craquement. Il eut
l’impression de flotter en l’air pendant quelques instants avant de
tomber en même temps que la branche vers l’abîme en dessous de lui.
Giren hurla de toutes ses forces durant sa chute qui n’en finissait
pas, ses bras tentèrent de se raccrocher aux branches mais elles
étaient devenues aussi flasques que du caoutchouc et lui glissaient
entre les doigts. Il n’y avait plus de lune, seulement le noir
oppressant de la nuit autour de lui. Au loins Giren cru entendre les
ricanements d’une corneille.





Il creva une surface liquide. Des tourbillons dans l’eau se formèrent
autours de lui, résultat de l’impact colossal qu’il venait de subir.
Reprenant ses esprits il nagea de toutes ses forces pour s’extraire de
l’enfer aqueux dans lequel il se trouvait. Ses poumons semblaient se
rétrécir dans sa poitrine, l’air lui manquait. Sa vision se troubla et
Giren craignit que ses mains battant les hectolitres d’eau devant lui
soient la dernière chose qu’il vit avant de succomber. A travers les
brumes de son délire il crut cependant voir une vive lumière blanche
non loin devant lui. Avec l’énergie du désespoir il augmenta sa vitesse.
La goulée d’air qu’il absorba soudain lutta avec l’eau qu’il avait
accumulée au fond de sa gorge et il toussa comme jamais il n’avait
toussé. Giren se traîna encore sur quelques mètres avant de pouvoir se
hisser péniblement sur une berge herbeuse. Toussant davantage, il
expulsa l’eau de ses poumons et fit le plein d’oxygène. Il avait
terriblement froid mais au moins il était en vie. Quand il se sentit
mieux il put jeter un regard alentour. Il se trouvait à côté d’un lac
aux aspects enchanteurs, sur un gazon impeccable sur lequel perçaient
quelques fleurs aux multiples couleurs. Le tout baignait dans la
lumière extraordinairement blanche de la lune immense qui couvrait la
moitié du ciel. Giren ne savait plus s’il devait chercher encore la
corneille ou si son but était autre. Il se secoua pour chasser le froid
de ses membres mais n’eut pas le résultat escompté. Il décida de
marcher dans la plaine fleurie à la recherche de quelque chose à
accomplir, au moins cela le réchaufferait. Il remarqua soudainement
qu’il n’avait plus de fronde, mais qu’un maillet reposait sur ses
hanches à sa ceinture. Il l’empoigna et put constater qu’il était très
lourd.
Un croassement derrière lui le fit se retourner brusquement.
La corneille se trouvait là, au bord du lac sur une branche échouée.
Ses yeux semblaient avoir une expression amusée de défi. Elle sautilla
sur l’herbe et s’immobilisa pour fixer Giren. Ce dernier tenta
d’oublier la raideur de ses bras et empoigna son maillet avec
détermination. Concentrant sa force il frappa en direction de la
corneille, mais son coup ne trouva que le sol, l’oiseau l’ayant évité
d’un petit bond sur le côté. En essayant de ne pas céder à l’énervement
Giren frappa de nouveau...et ressentit l'onde de choc du maillet
frappant le sol dans ses bras. La corneille se trouvait à quelques
mètres de là, le fixant toujours. Avec rage maintenant Giren frappa
encore et une fois de plus le volatile évita l’attaque en s’envolant
non loin. Il avait pris son envol cette fois et il se tenait en suspens
à un mètre du sol, ses ailes battant à l’envers. Giren resserra sa
prise sur son maillet et concentra ses forces. “Cette fois...” Il
frappa avec toute la puissance dont il était capable... Son maillet
percuta l’air juste devant l’oiseau et fissura le paysage. Des éclats
de monde volèrent autour de lui et il se recroquevilla pour se protéger
en fermant les yeux, les mains sur la nuque. La corneille croassa.



Lorsqu’il ouvrit les yeux il constata qu’une nouvelle fois
l’environnement avait changé. Il se trouvait au pied d’un pic rocheux
dominant un désert de sable. La lune le brûlait comme le soleil.
Palpant ses hanches il vit qu’il n’avait plus d’arme du tout. Un
grondement qui venait du sol le fit soudain sursauter. Giren s’appuya
sur la surface rocheuse du pic et mit sa main en visière pour chercher
la corneille, mais il ne la vit pas. Un autre grondement, plus fort,
fit trembler le sol et Giren dû chercher ses appuis pour ne pas tomber.
D’autres bruits sourds se suivirent, paraissant se rapprocher. A chaque
fois la terre était ébranlée et Giren se trouvait à présent à genoux,
les mains au sol pour éviter de tomber. Les grondements se firent de
plus en plus forts et proches jusqu’à que soudain la lumière de la lune
soit éclipsée par une ombre immense. Giren leva les yeux vers le sommet
du pic et réprima une envie de crier. Des serres atrocement grandes
griffaient la roche. La corneille se trouvait là, énorme, totalement
démesurée, une véritable vision de cauchemar. Son bec, deux fois plus
grand qu’un être humain s’ouvrit pour émettre un son strident et grave
à la fois qui fit trembler tous les sens du pauvre Giren, accablé de
terreur. Sans arme pour combattre, il ne vit pas d’autre solution que
la fuite et couru de toutes ses forces vers l’étendue de sable sans
fin. Il entendit les pas du monstre qui le poursuivait et il se dit
qu’il n’irait pas bien loin s’il continuait ainsi. Alors qu’il
s’apprêtait à abandonner il vit devant lui un abîme béant d’où
s’élevait une lumière dorée “Il va falloir encore sauter”. Il s’élança
dans le rayon de lumière et au lieu de tomber comme il s’y était
attendu, il se sentit comme aspiré vers le haut. Son corps se disloqua
et sa conscience lui échappa. Il eut juste le temps d’entendre les
grondements terrifiants de la corneille.



Giren ne comprenait pas ce qu’il voyait. En réalité il ne comprenait
pas comment il faisait même pour voir: son corps avait complètement
disparu, il n’était plus qu’esprit flottant dans le néant de l’espace.
Les étoiles défilaient devant lui, il croisait des planètes, mais cela
allait beaucoup trop vite...ou trop lentement, il était incapable de le
savoir. Les distances ne voulaient plus rien dire pour lui, comme s’il
avait fermé un oeil et perdu la perspective.
Le noir de l’espace fut soudain éclairé par une vive lumière, à la
beauté incomparable. Le soleil se trouvait devant lui, aveuglant et
chaud, très chaud. Les volcans en éruption à sa surface projetaient des
éclats de feu vers lui. Giren fut prit de panique quand les premières
brûlures le saisirent. Il ne savait pas comment il pouvait brûler alors
qu’il n’avait pas de corps et il crut sentir des lambeaux de son âme
s’étioler tendis qu’il se rapprochait du soleil. Il chercha dans la
conscience qui lui restait suffisamment de force et de volonté pour
s’extraire de l’attraction qu’exerçait l’astre sur lui. Il lui tourna
le dos, si cela fut possible, et avança vers le néant. Sa vision
d’esprit lui montra la corneille qui fuyait elle aussi vers les ombres.
Il n’avait plus de temps de comprendre ce qu’elle faisait là et
s’accrocha à son désir de la suivre.
Et soudain il perçut une odeur. Ou plutôt était-ce une multitude d’odeurs qui n’en formaient plus qu’une. Le grand Kuuru.


Reviens Homme avec le soleil
Ou reste ombre parmi les ombres.

Giren venait de donner un sens nouveau aux dernières paroles que lui
avait adressées son chef. Il laissa fuir la corneille et compris que
les ombres ne l’aideraient pas à se cacher, seulement à le perdre.

Reviens Homme avec le soleil

Il fit demi tour et fit de nouveau face au brasier immense. Chassant
ses peurs il avança dans sa direction. Il se sentit brûler, mais il
progressa encore jusqu’à le toucher. Il n’y avait plus que le feu et la
lumière. Il traversa la lave bouillante et sut qu’il était purifié. La
corneille sembla hurler de rage, loin, loin derrière lui. Tout devint
noir.



Il ouvre les yeux, l’enfant est devenu homme
Conquérant de la Nuit, nouveau né de Demain
Par la force de l’esprit, sans armes ni heaume
En mémoire de ceux, pour qui le jour ne vint point
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MessageSujet: Re: Passage.   Passage. Icon_minitimeMer 27 Fév - 12:35

Un texte magnifique, tu as vraiment une superbe plume mon ami Smile

Si je peu me permettre juste un tout petit commentaire, techniquement, il n'y a ni lave, ni volcan à la surface du soleil. D'ailleurs il n'y a pas vraiment de surface puisque ce n'est qu'une boule de gaz, donc rien de matériel, de palpable Smile Les irruptions solaires ne sont en fait que des conséquences du mélange hétérogène de ces gaz. Certaines poches brulent plus vite que d'autre et se dilatent en fonction de leurs composition.

Mais enfin c'est un détail technique. J'aime beaucoup ton histoire et j'espère que tu nous fera rapidement profiter à nouveau de tes talents Razz
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MessageSujet: Re: Passage.   Passage. Icon_minitimeMer 9 Avr - 20:15

de mêmeje suis fan tu pourais te créer un my space^^
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MessageSujet: Re: Passage.   Passage. Icon_minitime

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